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BLOG D'UNE ARTISTE GUADELOUPEENNE marie-Josée MACABRE
17 avril 2008

CE GRAND HOMME AIME CESAIRE

Je ne puis m'empécher de penser à"Cahier du retour au pays natal", cette oeuvre d'aimé Cesaire que n'ai jamais oubliée pendant ma scolarité et bien d'autres.Il fait partie des grands qui m'ont inspiré, surtout lors de mon séjour en France où il demeurait présent dans mes pensées par sa philosophie  et ses oeuvres. Le porte parole du peuple noir, le défenseur des antillais, le  père des martiniquais, l'homme politique français est décédé aujourd'hui. Il demeure l'emblème de la martinique et restera toujours avec nous.Il traversera les générations. Il fait parti de notre histoire.

                                    

                            AIME CESAIRE  26 Juin 1913 - 17 avril 2008        " onè é rèspè"

                                                

Partir.

Comme il y a des hommes-hyènes et des hommes-
panthères, je serais un homme-juif
un homme-cafre
un homme-hindou-de-Calcutta
un homme-de-Harlem-qui-ne-vote-pas

l'homme-famine, l'homme-insulte, l'homme-torture
on pouvait à n'importe quel moment le saisir le rouer
de coups, le tuer - parfaitement le tuer - sans avoir
de compte à rendre à personne sans avoir d'excuses à présenter à personne
un homme-juif
un homme-pogrom
un chiot
un mendigot

mais est-ce qu'on tue le Remords, beau comme la
face de stupeur d'une dame anglaise qui trouverait
dans sa soupière un crâne de Hottentot?

(.....)

Partir.

Mon coeur bruissait de générosités emphatiques. Partir... j'arriverais lisse et jeune dans ce pays mien et je dirais à ce pays dont le limon entre dans la composition de ma chair : « J'ai longtemps erré et je reviens vers la hideur désertée de vos plaies ».

Je viendrais à ce pays mien et je lui dirais : Embrassez-moi sans crainte... Et si je ne sais que parler, c'est pour vous que je parlerai».
Et je lui dirais encore
:
« Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n'ont point de bouche, ma voix, la liberté de celles qui s'affaissent au cachot du désespoir. »

Et venant je me dirais à moi-même :
« Et surtout mon corps aussi bien que mon âme, gardez-vous de vous croiser les bras en l'attitude stérile du spectateur, car la vie n'est pas un spectacle,car une mer de douleurs n'est pas un proscenium, car un homme qui crie n'est pas un ours qui danse... »

Extrait du cahier du retour au pays natal

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